Le vent se mit à souffler, chaud et violent, ce vent qui précède les grands orages et qui transporte avec lui une odeur d’eau mêlée à celle des collines.
Ils n’avaient pas parcouru cent mètres dans les gorges que la pluie se mit à tomber ; telles des projectiles, les gouttes d’eau éclataient sur les rochers alentour, puis la pluie, la vraie, arriva. Elle fut intense, mais ne dura pas, la chaleur était lourde et le ciel plombé. Lorsque le tonnerre résonna à nouveau, Clara enserra de toutes ses forces le front de son père, elle tremblait. Inconsciemment ils pressèrent l’allure, mais Hugo suivait difficilement et ils durent s’arrêter quelques minutes. La pluie, comme de l’eau jetée sur le brasier d’un sauna, s’évaporait sur les rochers brûlants et la chaleur devint encore plus pesante.
Les blocs de pierre ne présentaient plus la moindre trace d’humidité, l’averse s’était dissipée aussi subitement qu’elle était apparue.
La vie continue dans les collines provençales, mais avec un élément nouveau : un grand absent, disparu depuis plus de cent ans s’invite dans le paysage. Le loup revient coloniser ses territoires d’autrefois, mais l’environnement a bien changé !
